Biographie

Dynamisme et fraîcheur se dégagent des toiles à l’acrylique de Marius Kabemba. L’artiste, muni de couleurs pétillantes, représente des femmes énergiques, à l’avant-plan de décors bigarrés. Dans un second temps, l’œil s’attarde sur leurs corps et leurs visages : ils laissent apparaitre des taches et des reflets intrigants.

Ces variations de teintes, Marius les emploie pour nous questionner sur les effets néfastes du « tshoko », pratique esthétique visant à dépigmenter la peau, dont l’usage est répandu en RDC et plus largement sur le continent.

Au-delà des conséquences dramatiques de l’hydroquinone et autres corticoïdes sur la santé, l’usage de ces produits éclaircissants par les femmes africaines renvoient à des considérations sociales et ethnologiques. L’artiste interroge et met en garde : pourquoi se blanchir le corps ? Que signifie cette soumission des hommes et des femmes aux diktats de la mode ? Pourquoi les standards occidentaux de la beauté sont-ils prédominants ? Méritent-ils de se mettre en danger et de s’imposer autant de souffrance ? Chez Marius Kabemba, les peaux abîmées contrastent avec les tons vifs, porteurs de joie et d’espoir. Ils sont une invitation à afficher son héritage identitaire avec fierté.

Plasticien formé à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Marius est membre du collectif « Tokeyi » – « avançons » en lingala. Il rejoint ainsi d’autres artistes émergents, engagés et authentiques, dont l’ambition est de délivrer des messages forts à la jeune génération.